Donner plus de souplesse au travail en France, limiter les démarches administratives, permettre aux individus de démarrer leur activité sans s’engager outre-mesure, voilà autant d’ambitions qui ont trouvé leur réalité à travers le statut d’auto-entrepreneur. Ainsi, créer une SAS est devenu bien plus simple et nombreux sont ceux à y avoir recours. Néanmoins, nombreux sont ceux à s’élever contre ce statut qui cacherait quelques vices. Est-ce suffisant pour mettre en péril ce nouveau statut ?
Permettre plus de souplesse
Le reproche est connu : le travail en France manque de souplesse. Pendant longtemps, pour démarrer son activité, il fallait passer par toute une suite compliquée de démarches administratives et cela participait à décourager l’innovation. C’est pourquoi il a été question de créer un statut qui permettrait aux gens de lancer leur activité à leur compte, pour s’émanciper du monde de l’entreprise et pour pouvoir être responsable individuellement. Ainsi, aujourd’hui, créer une SAS est très facile. Les démarches, à voir ici, ont été largement simplifiées ce qui a permis de booster l’innovation personnel en France depuis la création du statut d’auto-entrepreneur et sa réforme.
Dans un pays qui connaît un taux de chômage important, il est fondamental de permettre aux individus de lancer leur activité afin de proposer leurs services. Cela a eu un impact réel : notamment parce que les entreprises réticentes à embaucher préfèrent avoir recours à des travailleurs indépendants. Cela pose néanmoins de nombreuses questions qui ne manquent pas d’être soulevées. Chaque jour, ce sont près de 500 personnes qui s’inscrivent au régime de l’auto-entreprenariat.
Ainsi, pour créer une SAS, il suffit de créer un dossier sur internet et l’enregistrement peut démarrer. Ce qui a notamment permis aux travailleurs du web de trouver du travail plus facilement.
Un statut largement critiqué
En théorie, ce statut a effectivement tout pour plaire. Mais, dans la pratique, nombreux sont ceux à avoir critiqué certains comportements encouragés par la création de ce statut. Ainsi, pour de nombreux étudiants qui sortent de stage après leurs études, le statut d’auto-entrepreneur apparaît comme la seule solution de poursuivre une activité professionnelle. En effet, les entreprises rechignent à proposer des contrats stables, plus onéreux, et préfèrent externaliser certaines fonctions. Le problème étant que cela ne permet pas aux travailleurs d’avoir accès aux mêmes aides et aux mêmes assurances que les professionnels employés en entreprise.
Le salaire net moyen de l’auto-entrepreneur en France n’est pas élevé. Ainsi, pour 90% des personnes travaillant sous ce statut, cela revient à gagner moins d’un smic par mois après trois ans d’activité. La plupart exercent même un travail salarié en parallèle pour joindre les deux bouts. Ce qu’il faut aussi noter pour mettre ces chiffres en perspective, c’est qu’une grande partie des auto-entrepreneurs ne font rien de leur statut. Créer une SAS permet en effet d’être très libre puisque leurs biens personnels ne sont pas engagés.
En effet, créer une SAS n’est pas la seule étape pour faire vivre une activité. Beaucoup n’ont pas de site internet et manquent de visibilité.
Une forte concurrence
La réalité du métier d’auto-entrepreneur, c’est aussi la concurrence. En effet, s’il faut d’abord créer une SAS, il faut ensuite trouver des clients. Des sites spécialisés proposent ainsi de mettre en relation les professionnels et les entreprises mais la concurrence est forte. Ce qui complique la tâche de ceux qui débutent.
Quand on souhaite prendre le statut d’auto-entrepreneur, il vaut ainsi mieux avoir déjà des clients potentiels. Soit pour poursuivre son travail avec eux une fois la période de stage terminée, soit en allant vraiment à la recherche de clients. Le statut demande donc encore des aménagements importants.